famille, enseignant.e.s, scolarité / HPI / HPE et neuroatypiques : on y va ! les termes en question et les étiquettes…

La pertinence de ce titre est déjà en question à peine évoqué : on peut parler de plein de façons des personnes avec douance / des zèbres / des HP / du neuroatypisme / des philocognitifs / des TSA, des TDA/H, des DYS (dans le désordre ! on remarque que les termes liés à une classification clinique sont stables, et donc que ce qui touche la douance est très ouvert : ce n’est pas un trouble mais c’est bien le centre d’une réalité mais aussi d’une mode, d’un enjeu financier et sociétal), etc.

Pardon mais je ne vais pas y passer des lignes et des lignes, tout sera accepté par le blogueur dans les remarques et les commentaires comme termes pour se désigner, désigner ses enfants, ses élèves…

C’est pourquoi je vous propose une relance de ce blog avec une question : faut-il se prendre la tête sur les étiquettes ?

Oui certainement car il y a sous les étiquettes des termes qui désignent, et ces termes peuvent me blesser, m’agresser, faire de moi un objet. Le choix d’un terme n’est pas innocent, il véhicule à lui seul une charroi d’information sur l’âge de la personne qui l’emploie, sa connaissance des tendances sur le sujet, ses opinions et critiques conscientes ou inconscientes… Avec un terme je peux classer, faire des listes, assimiler deux fonctionnement si différents… tout ce qui peut nourrir des fantasmes, des projections, des a-priori, des mises à l’écart, des stigmatisations tient à une désignation par un terme.

L’étiquette elle-même pose problème : si je suis étiqueté, est-ce juste, respectueux, humain ? En même temps sans cette étiquette comme puis-je me désigner ou désigner ce que je comprends ou ce qu’on m’a dit du fonctionnement d’un proche ? Évidemment l’étiquette n’est pas toute la définition de la personne, et cela semble aller de soi, sauf pour plein de situations, en fait ! Donc pas si simple : en tant que prof, puis-je être tenté de voir X ou Y seulement comme un TDA/H qui me fatigue ? en tant que parent, est-ce que je me surprends parfois à parler de ma fille ou de mon fils seulement à travers le prise de « son haut-potentiel » qui épuise la maisonnée (avec en plus la croyance que le HP est source d’épuisement, ce qui est forcément réducteur) ? Certainement, on n’est pas à l’abri de ces écarts – les observer est important, sans se culpabiliser si possible mais sans complaisance non plus : qu’est-ce que cela dit de ma façon de voir la situation ? De quoi suis-je prisonnière ou prisonnier ?

Alors vigilance avec les dénominations ET autorisation de les utiliser comme on peut ! Si je suis vigilant.e je peux accueillir les remarques des personnes que je peux blesser avec mes étiquettes, et si je m’autorise je choisis d’utiliser un langage imparfait pour désigner mais qui permet d’introduire d’autres échanges et une communication sur la situation : c’est ainsi qu’on s’éloigne des termes et qu’on s’approche de l’humain.

Si je me prends la tête sur les étiquettes qu’on me met tout le temps, est-ce que je risque de me concentrer sur un ennemi néfaste et institutionnel (l’école / le médical / les psy, etc.), ennemi qui se fiche bien de ma vie, en général : dans ce cas qu’est-ce que je me cache ? qu’est-ce que je cherche à allumer comme contre-feu ? Est-ce que j’ai peur ou au contraire est-ce que je désire être assimilé à une étiquette – ou au groupe des « sans-étiquette » que j’étiquette en parlant éventuellement des neuro-typiques ? Peur / désir / culpabilité (de mettre des étiquettes sans le vouloir, et j’essaye de me discipliner en bon HPI tremblant face à ses monstres intérieurs terribles – juste humains mais l’emphase est souvent la compagne de mes émotions !).

Bonnes questions de vous à vous sur le sujet : comment est-ce que je parle de moi / mes proches / mes élèves / des différences ? Philosopher sur le sujet c’est passionnant, je le laisse aux pros de la question, en revanche je me demande quelles sont mes pratiques, mes doutes, mes répulsions, et je change si cela me parait plus juste – ou tout simplement je décide de m’aimer dans mes incohérences et de comprendre mieux les maladresses des autres et les miennes…

Belle journée !

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :