famille, enseignant.e.s, scolarité / HPI / HPE et neuroatypiques : réparer les enfants, accompagner les parents ?

Souvent on me demande d’accompagner des enfants ou des adolescents HPI avec ou sans autres troubles – de fait il y a une difficulté qui se pose puisqu’il y a demande : qu’est-ce qui se passe dans ma tête à ce moment-là ? Je vous le confie !

Question centrale de mes interrogations : quelle est la demande de l’intéressé.e ? Je peux accompagner plein de personnes très différentes mais à condition que cela reste inclus dans un cadre déontologique, et le cadre du coach nécessite que la cliente ou le client soit partie prenante. OK, dans le cas d’un.e mineur.e c’est un parent ou les parents qui font la demande et qui sont client.e.s… Mais il n’empêche : j’ai besoin en tant que coach d’une attente de l’enfant / de l’adolescent.e (même si la demande c’est qu’on lui casse moins les pieds avec l’école ou que les parents la.e laisse tranquille : c’est un point de collaboration et de départ).

Notre demande de parents correspond à notre façon de voir la situation, mais la personne qui va travailler c’est l’enfant ou l’ado… En cas de souffrance je ne peux m’empêcher de rappeler que les psychologues sont qualifié.e.s pour gérer la situation (vérifiez en prenant contact que leur travail avec les enfants / ados est courant, profitez du bouche à oreille local), pas le coach. Mon travail n’est pas de réparer l’enfant ou l’ado, de l’empêcher de déranger tout le monde à la maison ou en classe, de se mettre à travailler, de s’organiser, de ranger ses chaussettes sales, de trouver des amis, d’accepter le scolaire… Si je suis parent bien entendu que ces problèmes m’impactent, me posent question, me dérangent voire me culpabilisent ou m’angoissent – mais l’envie de les résoudre ne peut exister que si la personne concernée voit les soucis et considère qu’il y a souci… et sans envie ou besoin de résoudre en face, le coach est obligé de faire des contorsions rarement efficaces pour finalement avoir l’impression que tout le monde joue un jeu : le jeune vient pour rassurer ou éviter les reproches ou parce qu’il ne sait pas dire non. Le coach se démène. Les résultats peuvent exister mais à quel prix ? Je n’arrive pas à valider le fait qu’externaliser la problématique peut la résoudre : mon travail se veut systémique, il s’agit donc de travailler d’abord avec le ou les parents.

Si en tant que parent je suis dérangé / impacté / questionné / culpabilisé / angoissé par la situation, n’y a-t-il pas un travail à faire déjà sur ma réception de la situation ?

Si je force mon enfant à consulter à reculons, il sera plus fort que la personne qui tentera de l’accompagner. Si j’accepte de prendre la question en consultant moi-même et en testant des postures, en observant, en suivant des conseils du coach devenu mentor, alors mon enfant pourra se dire (ou en tous cas percevoir que) : « quand un adulte a un souci il ne compte pas que sur lui-même pour le résoudre et il accepte d’expérimenter ». C’est la porte ouverte à une consultation conjointe puis parfois à des consultations de la jeune ou du jeune seul.e.

Il ne s’agit pas de culpabiliser les parents, mais de les accompagner à voir la réalité en face (cette réalité qui ne peut avoir que le prisme des adultes) : si la famille n’est absolument pas prête à se prêter au jeu de l’observation et des expérimentations, des changements, alors pourquoi le client mineur changerait-il ?

Vouloir que mon enfant change sans que je modifie quoi que ce soit dans ma vie revient à dire : mon enfant dysfonctionne, réparez-le ! S’il y a souffrance psychologique c’est une autre histoire, et alors c’est la.e psychiatre ou la.e psychologue qui donnera avec son approche des orientations, mais en ce qui concerne le coaching je ne peux me passer des parents lorsqu’il y a accompagnement de jeunes. Peut-on considérer que l’enfant porte seul le problème qui le concerne alors qu’il est dépendant d’un milieu qu’il n’a pas choisi et dans lequel il est mineur ?

Parfois on voit les parents une fois, parfois plusieurs fois, parfois je n’ai jamais vu l’enfant en question… et la situation s’améliore, le problème peut se déplacer mais aussi se résoudre.

Même en IEP (tapping intentionnel), on peut travailler avec des enfants facilement lorsqu’ils ont une attente ou une demande (et que leur attitude et leur acceptation le confirment, même si c’est pendant 15 à 20 mn, ce qui est déjà beaucoup selon leur âge et leur fonctionnement) MAIS c’est toujours utile de travailler aussi avec les parents : c’est complémentaire, et un parent qui utilise cet outil va réguler ses émotions, ce qui aura une répercussion sur toute l’ambiance de la famille.

S’il y a un problème scolaire la volonté de l’enfant ou de l’adolescent.e à le résoudre sera déterminant : et dans ce cas, quelques séances doivent suffire avec la.e jeune seul.e sinon c’est qu’il y a des éléments extérieurs qui ne peuvent être traités et abordés qu’avec la famille. Et même pour cela un entretien avec un des parents ou mieux, les deux parents est souhaitable…

Si en tant que parents je vais mieux lorsque je pense à la situation compliquée de mon enfant, si j’angoisse moins ou si je suis moins en colère, est-ce que mon enfant va y gagner ? Je gage que oui ! Tandis que si l’accompagnement provoque chez l’enfant des réactions qui le renforcent mais d’une manière qui heurte ses proches, fait naitre une estime de soi qui le rend oppositionnel de façon temporaire, plus autonome dans ses choix et ses relations et que ces éléments ne sont pas en accord avec ce qu’attend ou ce que pense la famille, alors l’accompagnement nuit à la fluidité de l’ambiance familiale, ce qui n’est pas but !

Alors pensez à un accompagnement systémique, prenant en compte parents et enfants… les parents vont évoluer les enfants et les enfants font évoluer les parents ; et belle journée !

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